L’autre jour, je me suis retrouvée nez à nez avec un bonhomme en pain d’épices. Je sais ce que vous allez me dire : « c’est plus la saison ! ». Je tiens quand même à vous rappeler qu’on est en Belgique et qu’il n’y a pas 3 semaines on était de retour en plein hiver.
Eh bien, figurez-vous que ce petit bonhomme est venu chambouler, avec toute sa nonchalance naturelle, mes croyances et certitudes. Et pourtant, elles sont incrustées en moi depuis la nuit des temps. On m’a baigné dedans dès ma naissance et on s’est assuré que je m’en imprègne bien durant l’enfance. Pour faire court, il y a les femmes et les hommes. Si on a un vagin on est une femme (et vice et versa) et si on a un pénis on est un homme (et vice et versa).
À priori c'est très simple. Mais en y repensant, est-ce que ça ne serait pas trop simple ...
En tout cas Genderbread (c’est comme ça qu’il s’appelle) est venu vers moi un soir alors que je rentrais du boulot et m’a dit « eh minute papillon, j’ai quelques leçons qu’on a oublié de t’enseigner ». Il était bien gentil mais moi j’étais fatiguée. Je lui ai donc demandé si on pouvait pas remettre ça à un autre jour ou qu’il prenne rendez-vous. Il m’a dit ok, si tu réponds correctement à une question, on fait ça un autre jour.
— Si je te dis une femme avec un pénis tu me dis … ?, me demanda-t-il tout de go.
— Que ça n’existe pas lui rétorquais-je trop contente d’avoir la bonne réponse.
— Mazette, c’est plus grave que ce que je pensais, lâcha-t-il dépité.
Vous vous imaginez bien, j’ai repensé à la pizza regina que j’avais mangé à midi, et je me suis dit, c’est pas possible, ils ont dû se tromper et me mettre des champignons hallucinogènes dessus pour qu’on vienne me dire qu’une femme avec un pénis ça existe. Avant que je n’ai eu le temps de reprendre mes esprits, Genderbread avait sorti … mais non pas son grumeau, un panneau résumant la leçon du jour. Rho, il faut suivre un peu !
Vu que c’était en anglais et que la langue de Jexpire je ne maitrise pas, il m’a résumé les choses comme suit :
Une personne est définie par tout un tas de caractéristiques dont son identité de genre, son expression de genre, son sexe et son orientation sexuelle où on peut distinguer l’attirance sexuelle et l’attirance romantique.
— L’identité de genre, c’est comment on se perçoit. Certaines personnes se sentent hommes, d’autres femmes, d’autres ni l’un ni l’autre, d’autres encore un peu des deux ou tantôt l’un et tantôt l’autre. Et tout ceci indépendamment de leur sexe.
— L’expression de genre, c’est comment on se présente au monde. Ici aussi, à côté des deux pôles féminins et masculins, il y a une grande variété et plus encore au niveau des termes utilisés (butch, lipstick, twink, bear, travesti, androgyne, …).
— Le sexe est un peu plus complexe que juste ce qu’on a entre les jambes. Ça y participe mais au même titre que les autres caractéristiques physiques, les hormones, les chromosomes et les organes sexuels internes. Encore une fois, il n’y a pas que des mâles et des femelles. Non seulement certaines personnes naissent avec une forme d’intersexuation (il en existe de nombreuses) mais en plus, d’autres ont pu changer, grâce aux technologies modernes, leur profil hormonal ou leur sexe phénotypique par exemple. De plus, certains mâles ou femelles sont stériles ou ne vont pas développer tous les caractères attendus de leur sexe.
— L’orientation sexuelle est à diviser au moins en 2. L’attraction sexuelle d’une part qui représente avec qui on veut coucher (une personne non-binaire, une personne qui possède un pénis ou un vagin, une personne féminine, un homme, personne, …) et d’autre part l’attraction romantique c’est à dire avec qui on veut partager un bout de chemin.
Finalement, si même un bonhomme en pain d’épices peut expliquer ces notions, sont-elles si difficiles à intégrer et distinguer les unes des autres ?